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jures des temps et des vicissitudes humaines, et le (TIJTBR p1Il'I), . plus que tout autre livre, tend à nous inspirer cette bienfaisante certitude.

Isaac ben Abraham a divisé son livre en deux parties. Dans la première, il détruit victorieusement, et le plus souvent à l'aide de simples règles de grammaire, les interprétations de l’Écriture, qui seraient en faveur du christianisme, et contre la perpétuité des doctrines et promesses sinaïques. Cette partie se compose de cinquante chapitres, qui sont autant de combats à outrance livrés avec une dextérité et une vigueur vraiment dignes d`admiration. Et ne croyez pas que l'habile et courageux athlète s‘attaque à de faibles ennemis, mal préparés à la lutte, ou se plaise à batailler contre des fantômes ; les adversaires qu‘il combat sont réellement les plus à craindre pour la foi d`lsraël, et il les place dans les conditions les plus avantageuses à leur cause, et leur préte les • armes, en apparence, les plus redoutables; mais aussi, plus ces armes sont puissantes, plus sa victoire est éclatante et décisive.

Il ouvre chaque chapitre par l’exposition, en termes clairs et précis de l'interprétation que l’Eglise donne à tel et tel verset de la Bible, et ces textes de chapitres présentent généralement les arguments les mieux fondés que la théologie chrétienne puisse faire valoir et fait effectivement valoir en faveur de ses doctrines; puis vient la réfutation, qui n’est pas moins claire et précise.

Comme preuve irrécusable que le savant rabbin ne craint pas d‘aborder les plus grandes difficultés, nous citerons entre autres le chapitre 21 , qui a pour sujet le fameux verset d‘lsaîe vn : •x C` est pourquoi le Seigneur vous donnera lui-même un signe; voici, la jeune fille deviendra enceinte et enfantera un fils et le nommera Emmanuel ;n et le chapitre 40, qui a pour texte cet autre verset non moins fameux du psaume MO : a Jehovah dit à mon seigneur, assieds-toi à ma droite, jusqu’à ce que je fasse de tes ennemis ton marche-pied. n Dans le développement de ces deux versets, notre auteur prouve, par |’analyse toute logique, toute rationnelle des termes, analyse philologique quant à Isaïe, et historique quant à David, que ni le prince des prophètœ, ni le poête·roi, n‘ont pu faire la moindre allusion à l’homme-Dieu·de l’Évangile.