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Page:Archives israelites 13.djvu/269

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israélites.

mention au célèbre Abraham ben-David (ראב״ד) de Posquières, en Languedoc[1], qui, par ses nombreuses annotations sur le Yâd Chazaka, s’est montré le redoutable et on pourrait dire le systématique adversaire de Maïmonide.

C’est au milieu du xiiie siècle que nous rencontrons le premier ouvrage complet et régulier que l’école française ait à opposer à l’école espagnole : le סמ״ג, ou plus exactement ספר המצות, de R. Moïse ben-Jacob de Coucy (ר׳משה מקוצי), abrégé plus tard, dans le même siècle, par R. Isaac de Corbeil, sous le titre de עמודי הגולה ou (ס׳מצות קטן) סמ״ק. À la différence d’Al-Fâssi, qui se borne à simplifier le Talmud et à en extraire la partie pratique ; à la différence de Maïmonide, qui le codifie par ordre de matières et n’enregistre que le דין ou le produit net de la discussion, Moïse de Coucy suit pas à pas la loi écrite, relie à chaque verset la controverse talmudique qui s’y rattache, et ne formule point de conclusions personnelles. Œuvre de patience et d’érudition, le Sépher ha-Mitswoth, qui compte du reste plus d’un homonyme, et dont Maïmonide entre autres avait déjà donné un essai, doit être plutôt considéré comme un exposé, comme un répertoire de la Halakha, que comme un traité didactique.

Nous ne passerons pas sous silence les rabbins célèbres que l’Italie nous offre à la même époque, et parmi lesquels nous distinguerons spécialement les deux Yeschaïa de Trani, l’aïeul et le petit-fils ר״י מטראני הראשון והאחרון, tous deux auteurs de ר״י מטאגי הראשון והאחרון ou décisions doctrinales, analogues à l’ouvrage d’Al-Fâssi, et qui, bien que peu connues aujourd’hui, ont joui, dans nos écoles, d’une haute célébrité.

Le xive siècle nous montre en Espagne les héritiers et les continuateurs des deux écoles espagnole et française. Le premier en date, et peut-être en mérite, est R. Ascher ben-Yechiel ר״אש[2], allemand de naissance, qui, après avoir vu son savant et infortuné maître, R. Méir de Rothembourg, succomber aux persécutions de Rodolphe de Habsbourg et d’Adolphe de Nassau, son

  1. Ne pas confondre avec Abraham ben-David (Ha-Lévi), auteur du Sépher ha-Kabbalah, et antérieur de vingt à trente années.
  2. Mort en 1327.