Page:Archives israelites 13.djvu/342

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lni recommandant bien expressément de ne pas dire un mot avant qu’il n’eût lui-même pris la parole dans son intérêt. Les Djinns ne tardèrent pas à venir à la synagogue; ou eut dit autant de torches ardentes, et leurs voix semblaient le retentissement du tonnerre, Dihon n‘osait nisouftler ni respirer. ll entendait les Djinns qui chantaient les versets des psaumes, exactement comme le faisaient les enfants d‘lsraël.Mais tout à coup un de ceux qui se trouvaient près du rabbin, dit à son voisin zll y a un mortel ici, je le sens. Ces mots se propagèrent insensiblement dans toute l’assemblée. Tous alors se mirent à crier unanimement: Il est caché sous la robe du rabbin. Mais pénétrés de respect pour leur pasteur, ils n‘osaient pas toucher à l’homme ainsi protégé. Quand le docteur vit qu‘ils avaient découvert son malheureux hôte, il attendit que les psaumes fussentcliantés, alors il ordonna au lecteur de la synagogue de suspendre la prière jusqu’à ce qn’il eût fini de parler. Aussitôt les Djinns, prêtant une oreille attentive, lui dirent : Maitre, parlez, vos serviteurs sont prêts à vous entendre.

Le rabbin élevant la voix, leur dit : Je vous demande en gràce de ne faire aucun mal ii ce matelot qui s’est mis sou_s la protection de mon manteau. Qn`est-ce que cet enfant de la femme qui est venu parmi nous, hurlent les Djinns, et qui l’a introduit ici? Le rabbin se mit alors à leur faire le récit de toutes les adversités qui avaient assailli Dihon. Comment répliquèrent les Djins, pourrions-nous laisser la vie à un misérable qui a méprisé les dernières volontés de son père, foulé aux pieds la sainteté du serment; non, c`est impossible, il mourra! Considérez, dit le rabbin en insistant, qu‘il a déjà bien cxpié sa faute par les malheurs qui sont venus fondre sur lui. lla été élevé dans la pratique de la sainte loi, il est juste aussi que la loi le protége. S’il eût mérité la mort, certes le ciel ne l’eût pas sauvé des dangers du naufrage, il ne l’eût pas préservé dela dent du lion, ni des grill’es du bubo, ni de bien d’autres périls. — ll avait répliquèrent les Dijins d’autant plus mérité la mort, qn’il était enfant de la loi, et qn’il avait méconnu les recommandations de son père, et qu‘il s’était rendu parjure. Des fautes graves lui sont reprochées, et si le ciel après lui avoir sauvé la vie l`a jeté ici,