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LITTÉRATURE.

MEMOIRE SUR LES JUIFS D'ABYSSINIE OU FALASHAS.

(Suite Voy. n° de Mai, p. 283.)

Passons aux fêtes des Falashas.

La première dans l'ordre chronologique est le Sabbat, ou samedi, jour dans lequel tous les juifs, à quelque secte qu'ils appartiennent, à quelque époque que remontent leurs institutions, observent un absolu repos, d'après l'ordre du Pentateuque, qui défend de travailler ce jour-là. Quoique l'observance du sabbat soit universelle chez tous les juifs, il y a différentes nuances dans son observation. Les Karaïtes et les Samaritains poussent son observance à un point qui surpasse de beaucoup la rigueur des rabbinistes ou talmudistes ; les Esséens ou Esséniens, dans l'antiquité, se rapprochaient beaucoup des premiers sur ce point.

Comme les Karaïtes et les Samaritains, les Falashas poussent fort loin le respect du sabbat. Ils ne se livrent à aucun travail à partir du midi du vendredi, et dès que l'aurore du samedi a paru on ne parle qu'à demi voix. Faire la cuisine ou traire les bêtes, serait un attentat à la majesté du samedi, mais pour ne pas perdre le lait on le fait tirer par des chrétiens. Les Falashas ne vont pas d'une maison à l'autre le jour du samedi, si ce n'est pour des besoins naturels, ou pour aller au temple (1). Ils ne tirent point l'eau, ils ne font point le pain, et ne tiennent point de feu allumé dans leurs maisons (2). Ils ne peuvent point passer une rivière, ni aller par mer, de sorte qu'ayant beaucoup de désir de voir leurs frères lointains, ils ne savent comment faire pour aller les trouver sans'manquer au respect dû au sabbat. « Nous

(1) Journal det Débat», 6 juillet 1845, 3f p., 5« col.

(2) Confesrio fulei Claudii Régi» jEthiopis, à la suite du Lexique éthio" piqut,de Ludolf, p. 6 ; et dans VHùtoria JEthiopica, III, 1, 57.