Aller au contenu

Page:Archives israelites 13.djvu/382

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

376 _ ncmvss le bien-aimé du Cantique des Cantiques : on le cherche, il est introuvable; on l`appel|e, il‘ne répond pas. Le météore lumi- `heux qui nous fascinait s'efface lentement, et à sa place surgit, 'semblable au spectre dc la Pytlionisse , la triste et sombre réa- · lité !... 0 mes rêves dorés, qu'êtes-vous devenus ?... 0 riantes il- lusions de la jeunesse! pourquoi vous cnvolez·vous sous le soufüe délétère de la raison, comme s‘étiole et se flétrit la fleur dn matin sous le soleil brûlant d’une journée d’été! ....... —Vous souriez encore I! oui, je comprends; je tombe dans l'élégie; mais, patience, je viens au fait. · Dix ans environ après ces événements, je revenais à Paris d`un long voyage, et, me plongeant dans un repos réparateur, je iouissais des plaisirs de la capitale en vrai provincial , avec cette . béatitude inexprimable de l'oisif qui sort sans but et qui trouve à chaque pas un sujet d’attention et de curiosité. Un soir, j'allais rentrer chez moi après une journée de promenade , quand je fus arrêté par une‘longue file de carosses qui s’allongeait devant l`é— glise Saint-Thomas-d’Aquin. Une foule immense faisait queue , sous le pérystile, et je m‘arrêtai, étonné de cette affluence insolite de lidè|es`.l‘appris que c`était un riche mariage, et comme je u n’avais jamais vu cette cérémonie chez les catholiques, j’entrai en T curieux. î . J'eus une peine infinie pour trouver une toute petite place. De mémoire de marguillier, Saint-Thomas»d‘Aquin n`avait joui d’une telle faveur. Toutes ses élégantes galeries étaient remplies, de manière qu’un seul retardataire n`eùt pu y trouver le moindre coin. Le paroxisme dela curiosité avait poussé quelques-uns des derniers venus à s'emparer des siéges les moins ordinaires .... . Sainte Marguerite se trouvait chargée d`un double fardeau; saint Pierre supportait aussi un bruyant voisinage; saint Antoine avait offert l’hospitalité de sa niche à plusieurs bipèdes animés , outre son compagnon habituel. Tout à coup un silence profond succéda au bourdonncment in- cessant de cette foule immense. Les dernières voitures s‘écou— laient, et les mariés, suivi d’une société d'élite, vinrent se placer sous le dais magnifique préparé pour la cérémonie. De ma. place, je pouvais très-bien distinguer la fiancée. C’était • Digitized ny Google ' l