Page:Archives israelites 13.djvu/383

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""“"”· ""}1ê*î‘ ; eîtm —t;· - une grande et belle personne, à` la démarche majestueu J jllf '· Elle était d’une beauté parfaite; seulement, son rega ,ü' il ,`:È•ÃT?"iî* il mal : il avait quelque chose de hautain et de dur quit rf-, l’harmonie achevée de son beau visage. "ï"'_ *4 Un mouvement fit retourner le marié de mon 1 ;"ü· L étrange! il était`d’une pâleur mortelle, aussi pâle q `,; ment blanc de son épouse... ' °` M1" `:``` I " Soudain mou cœur battit avec violence; tout mon sang retlua vers la tête... Cet homme , qui était là au pied de l'autel age- nouillé sous la main d`un prêtre, c`était mon ancien camarade du lycée, mon condisciple , l`ami de mon enfance, autrefois si pieu- sement israélite, et à cet instant abjurant solennellement l’autiquo foi de ses pères! C’était bien lui! C‘était toujours cette même douceur dans les yeux, cette pure candeur de l’âme qui se reflétait si singulière- ment sur cette admirable tête. Un moment, je voulus douter: je me rapprochai vivement à travers la foule compacte , je vins me placer presque en face des nouveaux époux... Oh! plus de doute : défait lui. Je ne pus supporter plus longtemps ce spectacle si inattendu, si déchirant pour nos convictions religieuses... Je fendis de nou- veau la foule, qui me regardait d'un air stupéfait, et, une fois dehors , je regaguai ma demeure, la mort dans l’âme et l`esprit dans un état qui touchait à la folie... Je restai longtemps sans pouvoir m’accoutumer à cette idée, qui détruisait une affection qui avait été si tendre, et qui se ravivait à la pensée qu’une bar- rière infranchissable nous séparait à jamais. Oh! combien je maudissais dans mon âme ces apôtres fou- gueux du prosélytisme , qui n’ont ni paix ni trève jusqu’au mo- ment où leurs séductions ou la fatalité leur livrent sans défense leur proie. .l’avais pu, jusqu'alors , rester impassible devant leurs ` ridicules menées; j`avais pu taxer de jongleries impuissantes, ces tentatives de conversion dont ils entourent les dissidents, depuis la naissance jusqu`à la tombe! Mais, en ce moment, mon cœur débordait. Je songeais, dans mes heures de regrets et·de douleurs, à ces pages de l’histoire où sont écrites, avec du sang et des larmes, les annales de |'intolé- 7. Digitized ny Googlc