Page:Archives israelites 13.djvu/408

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402 manu: n’est plus que dans nos campagnes lea plus reculées qu‘on troitau Juif—Errant, et encore doutons-nous qu’à l’aspect d'un juif dn chair et en os, on cherche sur son front le signe de feu, marque éternelle de son châtiment. C'est néanmoins dans les souvenirs populaires que deux hommes d‘esprit, MM. Scribe et de Saint-Georges, ont été puiser ‘ le sujet de leur opéra. Nous étions curieux de connaitre comment le premier, qui a peint dans les Hugumots les guerres religieuses du xvis siècle, dans le Prophète les scènes de la Jacquerie qui sui- vit au xvs, la réforme de Luther, et enfin dans la Juice les persé- cutions subies par nos pères et le fanatisme par lequel ils y répon- daient; nous étions curieux de connaitre comment cette imagina- tion, qui se plaît dans les tableaux a la fois religieux et dramatiques, reproduirait sur la scène la célèbre légende, et nous avons cru in- téressant de le faire apprécier à nos lecteurs, d’autant plus quele ' collaborateur musical de M. Scribe est un de nos plus éminents coreligionnaires. Le Juif-Errant, de l`0péra, est avant tout un mélodrame, et nous entendons par là un drame où Pinvraisemblance domine, où la mort, soit réelle, soit apparente, joue un rôle fréquent, enfin · où la filiation des personnages, comme aussi des événements, n’est rien moins que régulièrement établie. Les principaux per- sonnages sont, avec Ashvérus, le Juif-Errant, trois descendants du Juif-Errant, Léon, sa sœur 'fhéodora, et Irène, fille de Baudouin, comte de Flandre. L’action se passe d’abord à Anvers, où Théo- dora est batelière sur l’Escaut; une scène de l`histoire du Juif- Errant sert d’enseigne à des hateleurs, et pique la curiosité d’u¤ groupe de matelots; Théodora la satisfait en racontant, sous forme de ballade, la célèbre légende : Ashvérns est condamné à vivre et â souffrir tout le cours des âges, il n’a qu'un quart d`heure pour rester au même lieu; s’il voulait s’arrêter plus longtemps, un ange invisible lui crie le fameux: Marche, marche! si énergi- quement reproduit par Bossuet. Quand la foule s`est retirée, que l’orage gronde, on voit Ashvé- rus traverser lentement les remparts, appuyé sur son bâton, et une troupe de malandrins, qui a tué la comtesse de Flandre eten- levé son enfant, se prépare à lui faire subir le sort de sa mère. quand Ashvérus intervient pour sauver sa descendante. Les bri- gands, indignes de tant d'audace, veulent le frapper, et leur hache se brise entre leurs mains. Ashvérus découvre alors son front, et atteste par son propre exemple les peines qui attendent i le blasphème. i . Théodora se présente aloraà lui; elle lui olre un verra de q cette eau qu‘i1 a refusée au Sauveur, et il lui confie son précieux ( i Digmzen ny Gdogle L (