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416 ncmvu quatre siècles plus tard, par l‘illustre Leibnits , dans le sens des idées chrétiennes : enfin c'est une initie abondante de renseigne- ments sur l'histoire do, la philosophie arabe, et sur les destinées de l'aristotélisme dans les écoles rabbiniques et musulmanes de cette époque. , . A ce triple titre, comme résumé des opinions d‘un homme de génie sur les questions philosophiques, comme modèle d‘exégèse _ ration elle appliquée à l`Ecriture sainte, enfin comme source de documents historiques, le Guide des Egarés est une œuvre du plus haut intérêt; nous ajoutons que la traduction française de ce livre montrera comment uos docteurs les plus autorisés enten- daient la liberté de l‘intelligence humaine, et quelle part ils faisaient à la raison dans la discussion et finterprétation des dogmes : enfin, elle sera, pour nos jeunes générations instruites, féconde en intéressants rapprochements. , Écrit primilivement en arabe, traduit deux fois en hébreu, entre autres par Ibn-Ttbhon , puis, en latin par. Buxtorf lils, et ` antérieurement par un médecin juif, ce livre n’élait encore, au commencement tle ce siècle, interprété dans aucun idiome mo- derne, lorsque M. Munlt en tit paraitre quelques chapitres en français dans le tome rx de la traduction dela Bible de M. Cahen, pendant que le docteur Sclieyer publiait en allemand la 3° partie de Pouvrage, à Francfort. Aujourd'hui, M. Muuk travaille a la traduction complète du Guide des égarés, d`après le texte arabe de la bibliothèque bodleiemme d`0xford : des difficultés toutes spéciales ont du étre surmontées par lui dans cette entreprise : d‘abord, les talmudistes, méme les plus distingués, n’ont pas de style et n’en soupconnent méme pas les lois; ils écrivent comme les Arabes, et encore sont-ce les philosophes qui ont le plus de régularité et de méthode : en outre, comme ce n'est pas seulement de l`esprit de la philpsophie d'Aristote qu’ils s`inspirent, mais généralement aussi de ses principales théories et de ses expressions tcclmiques, il est arrivé A fort souvent que la traduction du grec en arabe, faite à contre- sens, jette le traducteur moderne dans le plus grand embarras. Toutes ces difficultés et bien d’autres ont été surmontées avec bonheur dans l‘lntroduction-spécimen que nous avons sous les yeux : l’auteur, qui travaillait à la fois pour les amis de la philo- sophie et les orientalistes proprement dits, a su concilier les exigences diverses de ces deux catégories de lecteurs, et donner a chacune d’elles la satisfaction qu'eIle réclamait: la traduction est fidèle et presque littérale sans répudier les allures de la phrase · française, et avant tout, elle est correcte : l‘œuvre de M. Munk n'est pas un pur calque de l‘original, comme l‘est par exemple la traduction hébraïque du More, plus difficilement intelligible peut-

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