Page:Archives israelites 13.djvu/450

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444 ncmvns et la liturgie. ll n’eu pouvait être autrement: hais de tous, pros- crits partout, nous ne pouvions avoir d’autre patrie que le ciel, d‘autre ami que Dieu, deux seuls objets d‘affection qu‘aucune violence ne pouvait nous enlever; d’ailleurs, s’il eût existé parmi nous des orateurs comme (Irémieux, des publicistes comme Sal- —vador, des philosophes comme Franck, d‘illustres compositeurs comme Halévy, de sublimes tragédiennes comme Rachel, quels moyens avaient-ils de se faire connaître! Toutes les issues libé- rales étant fermées, l’activité matérielle s’est jetée sur le com- merce, et quel commerce ‘l et l'activité intellectuelle dans la théo- ' logie, et quelle théologie? Refoulé sur lui-méme, l’esprit israé- lite n'avait à s’exercer que sur un seul point, le point religieux; mais il est dans la nature de l’intelligence humaine de chercher partout à s'étendre, à élargir le terrain ;nous ne devons donc pas étre surpris de voir les talmudistes tirer des plus minces sujets matière à de nouvelles méditations, à de nouvelles polémiques, et de rencontrer chez eux tant de vastes édilices, élevés pour ainsi dire sur des pointes d‘épingles (1). Toutefois, dans cette carrière théologique forcément parcourue, les écrivains juifs vont de pair avec tous les théologiens des autres communions, et les surpassent peut-être en profondeur eten méthode. Dans ces temps éloignés et si près de la barbarie, existe—t-il un ouvrage à mettre en pa- _ rallèle, pour l’esprit philosophique, avec le CPD133 mm, le Guide des égarés, ou, pourl’espritde méthode, avec le ïtpthït "tt, lallain- forte, deux chefs·d'œuvre de Maîmonides? Ce dernier est un mo- dèle de classification, écrit dans un hébreu d’une extrême pureté, qui contraste violemment avec le latin barbare des auteurs con- temporains. Pour se faire une idée juste du mérite singulier de cette admirable composition, et des obstacles que le célébre mé- decin du sultan d’Ègypte a eus à surmonter, il fautse rappeler que le code de Moïse a été ramené à 6l'5 ordonnances, l'�¥¤, les unes au nombre de 248 dites positives (HUN), etles autres néga- tives ([1185). Ces ordonnances ont donné lieu à une infinité d’in· terprétations, de développements, de décisions , d’usages , de (l) C¤¤î ne doit fentenrlre que de l’Ecole gunnnique; l'Ecolc espegnnlel produit des hommes nunarquablu dans diverses branches littéraires.

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