Page:Archives israelites 13.djvu/462

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456 ncmvns comte. - Certainement je veux vous faire part de ce miracle; n’avez-vous pas toujours été un ange pour moi? re Et il raconta ce qui lui était arrivé. Le comte écoutait attentivement, et lors- qu’il entendit parler du singe il ne put maîtriser son étonnement. — a Qu’est-ce que ce singe? serait-ce le mien, qui est crevé, il y a quelques jours, et que je fis porter hors de la maison! Conti- nue; quel rapport cela a-t-il avec ta richessein En entendant ces paroles, Pinhas fut effrayé, et il lui fut impossible de continuer, Sans dire un mot, il alla retirer d'un coüre une bourse conte- nant des pièces d’or et la présentant au comte : « Voici, dit-il, tout, à Pexoeption de quelques pièces quej’ai changées pour faire les approvisionnements de Pâques.- Que veux·tu que je fasse de '. cela? — Le singe vous ayant appartenu, cet or est également vo- tre propriété, répondit Pinhas. — Les beaux ducats aussi, sou- ' pira sa femme. — Tais·toi , lui dit son mari; Dieu l'a donné , Dieu l'a repris; que son nom soit béni. ra Le comte se tournant vers un domestique qui, tout pâle, se , tenait àl’écart, lui dit: Sais·tu ce que cela signifie, qu'est de- J — venu le singe? — Pardon, Excellence, répondit le domestique at· i terré; Jacob a voulu faire une niche au pauvre juif et a jeté dans l sa chambre l’animal mort; plusieurs domestiques le savaient. — Comment, c'est Jacob, dit le comte en riant; cette plaisanterie a _ eu un singulier résultat. Il est probable que cet animal imitateur aura pris les pièces d’or sur mon bureau, et m’ayant vu mordre r sur celles qui n‘avaient pas le poids, aura cru que je les man- geais; il en aura fait autant. — Et y aura trouvé la mort, dit le domestique. — Certainement, dit Pinhas, en présentant de nou- veau l’or. — Du tout, brave homme, le Dieu de tes pères t’a pro- curé un trésor; tu le garderas. Je t'avais refusé mes bienfaits pour voir si Dieu viendrait à ton secours; désormais je vois que ta confiance en lui était fondée. » On se figure difficilement la joie de toute cette famille, joie qu’elle manifesta bruyamment en se voyant définitivement riche; ni ce qu‘éprouva le cœur du comte B"' a Je passerai , dit·il, la · soirée avec vous , et assisterai à vos cérémonies; aussi ne vous q déranger pas, faites comme si je n’y étais pas; je veux que ma femme y assiste également. » Digitized ny Google L. · r