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Les deux premiers sont les noms de la première et de la douzième lettre de l'alphabet hébraïque, et les autres, selon M. d'Abbadie, paraissent être des commencements de prières en langue giiz. Quoique une partie de ces mots soit d'une institution relativement récente, c'est-à-dire postérieure à l'établissement des Fa- lashas en Abyssinie, il n'en est pas moins certain pour mof que la sanctification même de chaque septième samedi remonte à une haute antiquité. Il est vrai qu'il n'en est fait aucune mention dans la Bible, ni dans les écrits postérieurs des rabbins ; ainsi je crois qu'elle a été instituée par Néhémias après le retour de la captivité de Babylone, ou par ses successeurs immédiats. H est connu par le livre même de Néhémias, que ce pieux Israélite, qui était pacha de la Judée, s'adonna avec beaucoup d'ardeur à faire observer le sabbat par ses coreligionnaires, dont plusieurs ne l'observaient pas du tout, en faisant même le commerce ce jour-là. C'est pourquoi Néhémias se vit contraint, pour obtenir l'observation du sabbat, defaire fermer les portes de Jérusalem, du vendredi soir jusqu'au samedi soir, afin que les marchands n'entrassent point dans la ville (1). Ce fut aussi, selon moi, dans le but de fortifier le respect au sabbat que Néhémias avança la proposition, sans doute appuyée sur quelque texte du Pentateuque, que chaque septième samedi était un sabbat de grâce. En effet, cette institution est en parfait accord avec d'autres institutions mosaïques. La loi n'avait pas seulement consacré le septième jour de la semaine au repos des hommes, des bâtes, des esclaves, et partant aussi de la terre ; elle avait aussi consacré au repos de la terre la septième année (2), dans laquelle la terre ne devait être ni ensemencée, ni labourée, et dans laquelle, en outre, les créances ne pouvaient être exigées ; cette année s'appelait comme le septième jour, sabbat, c'est-à-dire de repos, et chémitta (niîaiP), c'est-à-dire relâche, abandon, à cause du double abandon de la terre et des dettes.

Mais après sept périodes de sept ans, c'est-à-dire après 49 ans révolus, il y avait une grande année sabbatique (3), pendant

(1) Néhémies, Xiil, 15-21.

(2) Exode, xxili, 10-12. Lévilique xxv, 2-7.DeQtéronome, XV, 1, etc.

(3) Lévitique, xxv, 8-10,49, etc.