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laquelle on observait les mêmes lois que dans les autres, et, en outre, on criait liberté dans le pays à tous ses habitants, c'est- à-dire on remettait gratuitement en liberté les juifs que des circonstances fâcheuses avaient obligés à se faire esclaves, et on les faisait rentrer dans leurs possessions héréditaires qu'ils s'étaient vus obligés de vendre à d'autres personnes n'étant pas de leur famille. Cette grande année sabbatique s'appelait Yobel, ou Jubilé, parce qu'elle était annoncée au son du cor, nommé en hébreu Yobel SaV.

Or, l'institution des sabbats de grâces sert précisément de pendant aux années du jubilé.

Le sabbat de grâces est le grand jour de repos, tout comme le jubilé est la grande année de repos; il est le complément du samedi, tout comme le jubilé est celui de la chemitta. Deplus, comme au jubilé tous les esclaves acquéraient la liberté, de même au sabbat de grâces ceux qui font des prières ou de bonnes œuvres sont délivrés de la plus grande des servitudes, de celle du péché.

La seule différence qui existe entre le sabbat de grâces et le jubilé, c'est que celui-ci arrive après sept périodes de sept ans terminés, tandis que celui-là doit être nécessairement lui-même, le dernier jour des sept semaines. D'ailleurs, l'opinion de plusieurs savants chronologues, qui font coïncider le jubilé avec la quarante-neuvième année, et non avec la cinquantième, a été déjà soutenue très-anciennement par de savants rabbins, et peut avoir été aussi celle de Néhémias.

L'institution des samedi de grâces étant devenue inutile, tomba probablement en désuétude quelques siècles après Néhémias ; c'est pourquoi elle s'est conservée seulement chez les Falashas, séparés fort anciennement des autres juifs de la Palestine.

Entre les divers samedis de grâces qu'il y a dans l'année, il y en a un qui est plus saint encore que les autres; c'est le troisième, c'est-à-dire le vingt et unième de l'année. Cela n'est pas dit explicitement dans les réponses des Falashas, mais cela ressort, je crois, avec évidence, de ce passage de la quatrième réponse : o Le qua- » trième samedi du cinquième mois est le plus grand samedi de » l'année, Dieu descend alors, et toutes les bonnes œuvres ont