Page:Archives israelites 13.djvu/579

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xsasturss. 575 A présent, Monsieur, la conclusion est bien facile. Une religion qui ensei- gne un dogme faux, un seul dogme faux, est une religion fausse, La vraie l religion doit être vraie dans toutes ses parties; elle est ln voix de Dieu, et Dieu est la vérité parfaite. Un chrétien donc, s’iI ne veut pas renier sa foi, doit professer le principe que votre religion est fausse. Si c’est intolérance, Jésus-Christ a été intolérant aussi, car il a dit : s Qui ne croira et ne sera pas un baptisé sera condamné; qui ne sera pas rené par l’ean et le Saint-Esprit a n’entrera pas dans le royaume des cieux; qui n‘est pas avec moi, est contre un moi. un Les Pères de Ia foi chrétienne ont été iutolérants, car ils professent le principe : que u hors de l’Église il n’y a point de salut; u ils comparent l’Église « ii l’arche de Noé, ~· en a la maison de Raab en Jéricho, n hors des- quelles tout périt; ils rejettent comme religions fausses les hérésies, quoiqu’elles n’enseignassent quelquefois qu'une seule erreur dogmatique. Or, Monsieur, un chrétien, un catholique, un ministre de l’Église peut- il professer des prin- cipes divers de ceux qui ont été la règle constante de son Eglise? — Je sais, Monsieur, que ces principes ne sont pas ceux qu’on aime; mais qu’une vérité ne soit pas aimée, n’a été et ne sera jamais pour moi un motif pour y étre infidèle. Du reste, Monsieur, vous-même n'étes-vous pas aussi intolérant que moi? les mots avec lesquels votre article finit : « la religion israélitc est la seule qui ~ peut satisfaire ii toutes les exigences du sentiment et dela pensée, n ne sont-ils pas une condamnation formelle ct bien explicite de toutes les autres religions? Mais réellement, Monsieur, ni vous ni moi ne sommes intolérants. Nous sommes croyants, et qui croit condamne nécessairement les principes opposés à sa croyanc:. Celui qui dit : Toute religion est vraie, toute religion est égale- ment bonne, n’est qu’un sceptique, qui ne croit rien du tout (I). Ce que vous dites : a La charité universelle (qne j’appelle chrétienne) est, a s proprement parler, israélite, n n’a pas, Dieu merci! besoin d'nne longue confutation. — Compara, Monsieur, saus préoccupation, le Pentateuque avec l’ÉvangiIe, par exemple le chap. XXIII, du Deutéronome (je choisis pres- qu‘au hasard) où l’on commande « de ne jamais faire la paix avec les descen- n dants d'Ammon et Moab, de ne jamais leur faire du bien (v. 2-6) (2), de ne D’immenses parties du monde ue sont pas chrétiennes, sans pour cela être toutes couvertes de barbares. (1) S'il y a intolérance a soutenir que u la religion israélite est la seule qui » peut satisfaire ii toutes les exigences du sentiment et de la pensée, si il y en a autant à taxer de fausse celle dans laquelle a vécu Jésus-Christ. M. Nardi a donc raison de dire que lui et son adversaire sont des croyants; mais il a évi- demment tort d'attribuer seulement à la religion et a la pitié naturelles la bien- faisance d’une femme israélitc, comme si la bienfaisance n’était pas le caractère distinctifde Pisraélite, 1]9]R ¤fl'1]R l7'¢7 ]]'11D. (2) Qui ne voit qu'iI s‘agit ici d’une mesure purement politique, et qu’en fait d’amour dn prochain, l'Evangile n'a rien dc plus beau que la recommandation de Digitized ny Google