Page:Archives israelites 13.djvu/608

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wi ancums l nous avons été témoins. La crainte d'une mort subite et pro- i chaine se lit sur tous les traits; lorsque la nuit on se sépare pour aller se coucher, chacun prend congé de ses voisins, de ses amis, de sa famille , dans Papprëhension que le choléra ne le surprenne dans les bras du sommeil et ne l’endorme pour ne plus se réveiller. ` x A cette calamité en est venue se joindre une autre non moins cruelle. Un incendie a éclaté dans notre ville et a détruit deux cent soixante-dix maisons et la synagogue, édifice vénérable de 500 années d’existenee. La violence dn feu fut telle et le progres s’en propagea avec une telle rapidité, que ersonne ne put rien sauver. Figurez·vous tous ces malheureux étendus, par groupes, à demi-nus, en pleine rue, sans asile, sans abri, et leurs cn- fants demandant à grands cris un morœau de pain. n La grande cité de Kalish n’olfre presque plus que Pappareme d`nn village. La crainte du choléra ne permet àl aucun voya- geur d’y pénétrer, la même crainte interdit aux habitants tout ac- cès dans les localités voisines et les tient enfermés dans leur en- ceinte pestiférée. La maison que j’occupais a été également la proie des llammes, et, de même que mes frères d`inl`ortune, je n’ai rien pu sauver. Grâce à Dieu, cependant, ma pauvre famille et moi nous ne sommes pas réduits à coucher en pleine rue. Le marché aux chevaux, où demeure notre sœur, a chappé au si- nistre, et nous nous sommes réfugiés chez elle; mais, hélas! mon cher frère, nous sommes dans le plus grand besoin; venez à notre secours , envoyez tout ce que vous pourrez, le Seigneur vousen bénira et vous le rendra au centuple. n En résence des ravages atlrenx qu’exerce le choléra, les rab- bins réjunis à Varsovie, ont adressé une lettre-circulaire aux rab- bins du royaume, recommandant à leurs collègues de ne pas insister •trop rigoureusement sur l’observance des fêtes et les prescriptions minutieuses relatives au sabbat. Ils les invitent par- ticulièrement à ne pas exiger de leurs administrés spirituels qu’ils mangent le sabbat des mets cuits la veille, mais les engager, au contraire, à faire cuire leurs viandes le jour même et à les man- ger chaudes. Ostrows 7 août.-La Gazette de Breslau, dans son rapport sur l’état du choléra dans notre ville, contient les lignes suivan- tes : u Nous ne saurions donner assez d’éloges à la conduite des israêlites attachés aux clubs des malades; ils ont rempli leon devoirs, dans ces temps calamiteux, avec un héroïsme, une ab- négation sans exemple, envers tous ceux qui réclamaient learne- cours, sans nulle distinction de religion. Cette conduite louable et humaine de nos concitoyens israélites mérite d'autant plus no- tre profonde reconnaissance, qu'il règne dans notre ville des pré- Digitized ny Google