Page:Archives israelites 13.djvu/638

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652 Axcmvns dans sa sphère véritable, il se préparait à chanter, selon l’usage, en guise de divertissement, les principaux morceaux de son ré- pertoire liturgique commandés par les convives amateurs de l cette sorte de chant et payés par eux, séance tenante, en beaux , deniers comptants. Pour étre fidèle à la vérité, je dois dire que i le hazan ne chantait pas seul, il était assisté par deux aides chanteurs, tenor et basse, arrivés seulement à la tin du repas é placés derrière le patron, couverts et debout; ces trois person- nages torment dans toutes les communautés israélites, le seul et indispensable orchestre de la synagogue où l‘on n'admet, comme chacun sait, que la musique vocale. Salarié par lacommunauté, le chantre est un fonctionnaire im- portant, dont la place est stable et en général lucrative autantpar son traitement tixe que par son casuel. Aussi avecles émoluments qui lui sont alloués il doit, sans que la communauté ait à s’en occuper autrement, entretenirà ses (rais età ses risques et périls, ses deux accompagnateurs; ceux-ci font ainsi leurstage chez les cliantres des ditlérentes communautés israé- lites, jusqu’au jour bienheureux où, après de longues épreu- ves d‘une vie passablement nomade, ils arrivent eux-mêmes au _ titre de hazan, but de tous leurs etlorts et de toute leur am- . bition. , ·

L’existence des aides-chanteurs, ne manque pas d’nne certaine]

originalité: libres la semaine entièrc,leur organe et leur concours n`étant requis que le samedi et les jours de fête, _ils ont en gé- néral besoin, pour grossir un peu leurs modestes honoraires, de tourner leur industrie de diüérents côtés: et alors, de mon temps du moins c’était ainsi, ils se chargent d‘enseigner aux petits en- fants, à un prix plus que modéré, les premiers éléments de l`é- criture et de la lecture; ou bien encore, ils font une rude concur- L rence au barbier ordinaire de l’endroit et promènent à leur tour les ciseaux de Bouxviller sur les mentons de ceux de leurs core- ligionnaires qui veulent bien les leur confier; en outre, pour se dét`1·ayer plus aisément, les aides-chanteurs savaient se créer un éventuel tout particulier grâces à certains talents d’agrément et de société qu’eux seuls possèdent : ' } Quelque richard de la localité, en reconnaissance d`un vœu ` I , é