Page:Archives israelites 1851 tome12.djvu/215

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rsmttm. " ins hs panier a deux anses, en d’autres termes, je me constitnai, selon l’usage du pays, le cavalier de deux dames; j’oH'ris mon hras droit à l°ainée des demoiselles Salomon, et mon bras gauche à la plus jeune sœur de la mariée. La porte cochere s’ouvrit de nouveau pour nous livrer pas• sage. A notre téte s’avançaient gravement, et comme qui dirait en maitres de cérémonies, le tambour du lieu et son ami le garde champêtre, tous deux en grande tenue, tenant chacun, d’une main, une pique ornée de longs rubans flottants, de l’autre, un broc de vin; venait immediatement après, jouant une marche consacrée, notre orchestre composé d’un cor de chasse, de deu! clarinettes, d’un serpent, de deux tromhonnes et d’une grosse caisse. I.’artiste qui jouait de ce dernier instrument, n’ayant‘pu se faire entendre jusque-la en raison de la gravité de la précé- dente cérémonie, celle de la bénédiction nuptiale, s’étalt mis en devoir de prendre sa revanche et s’en acqulttalt à merveille: il labourait si bravement sa peau d’ane qu‘lt et trembler toutes les vitres d’alentour. Aussi bien la grosse caisse est un véritable honte-en·traln; et là·-bas, c’est une vérité universellement re• connue, que dans toutes les fêtes villageoises où ll n'y a point de grossse caisse, il n’y a point de plalslr.

 Eat-il besoin d’ajouter que toutes les fenetres s’ouvrirent sur

notre passage`! Tout le monde, en ellet, voulait volr défiler l’heureux cortége qui se trémoussait cranement, comme vous pensez, pour ne point paraître indigne d’une si natteuse carto- sité. Il fallait voir comme au bruit de cette musique chatnpetre nos cavaliers se dandinalent dans teurs habits bleus, leurs panta- lons chocolat et leurs grosses bottes neuves, roaette ll la bouton- iüere, écharpe au bras; ll fallait voir aussi comme leurs dames, Gil rebes blanches et en tabliers noirs, marquaient le pli. het1··· reuses et fièresl Le hasard avait assez bien servi notre amour-propre à nous tous: car ce détilé triomphal durait d’autant plus longtemps qu’il fallait traverser le village tout entier avant d’arriver I la llllnde danse, située presque au milieu des champ. Laiam notre monde passer ce petit peut de planchcag lala-