Page:Archives israelites 1851 tome12.djvu/250

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

lection.

7. Nos livres sont écrits en Giiz ïyj et nous n'avons aucune connah ronce de l'hébreu.

Nous regardons le mot Falasha comme une injure, et nous nous nommons Kayla, mot qui signifie « qui n'a pas traversé la mer », car Minylik ^'30 et ses gens traversèrent la mer le samedi. Néanmoins, en Quara les Israélites acceptent le nom de Falasha. Dans la langue de ce pays, dite Huarasa, le mot kayog signifie traversa et kayta, ne traversa pas (1).

VIII. Outre les saints livres en possédez-vous quelque autre? des prières, par exemple, pour les sabbats et les jours de fête ? Nous récitons celles qu'ont composées nos sages. Si vous nous envoyez les vôtres, nous vous enverrons les nôtres.

La réponse à cette question se trouve ci-dessus.

IX. Quelle est votre croyance sur le Messie qui doit venir, sur l'enfer, le paradis, sur la résurrection des morts et sur les anges ?

9. Téodros est notre Messie, doit être fils de David, et naîtra dans le pays nommé Azzaf, près de l'Euphrate, à une journée et demie de Jérusalem. Ses ancêtres quittèrent Sion au temps de Salmanazar (Salmanasor). Nous croyons à l'enfer (si-ol) 'jxa et au purgatoire (fndayn). Il y a sept paradis (ri33 gannat) vus par Henoch et Baruch. Nous croyons à la résurrection des morts. Henoch, É';e et Esdras seront tués par l'antechrist (jIDO 1DI1 Hasië Massih, c'est-à-dire faux Messie) et ressusciteront le troisième jour (2).

Il n'y a qu'une femme permise d'après la Loi (-Ont). Le mari et la femme se retrouveront dans le paradis, à moins que l'un ou l'autre ne se soit marié une seconde fois : on n'a plus d'enfants au ciel.

Nous appartenons à un mélange des douze tribus dont chacune envoya un fils aine pour accompagner Minylik.

(La fi* au prochain numéro. ) Antoine D'Abbadie.

(1) J'ai appris d'ailleurs que les Falasha sont appelés Kaylasha en Ar- macoho, district au nord de Gondar. Ceci confirme l'opinion avancée il y à dix-sept ans par le savant W. D. Cooley, que s lia pourrait être une terminative habituelle dans la langue de ces sectaires. Falasha ne se dériverait donc pas, dans cette hypothèse, du Giiz tyi, falasa u!j3, émigra, mais bien du mot t'ai (présage), dont la racine se trouvait dans falasfa, nom d'un recueil de maximes de sagesse. Dans la langue usuelle, les Falasha qui s'ailonueul aux arts manuels, sont souvent appelés Tabib, mot qui réunit les significations si opposées de sage' et de sorcier.

(2) Mes notes ne font pas mention des anges; mais les Falasha doivent en admettra l'existence.