Page:Archives israelites 1851 tome12.djvu/393

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mmxus. B8! courbée aux humiliantes proportions de province romaine, dis- persés sur la surface de l‘Empire, conserve encore assez de gloire pour que la doctrine nouvelle du Christ lui emprunte ses lois et ses prophéties. Bientôt, persécutée et fugitive, forcée de fer- mer ses temples et d’emporter ses livres saints, elle abandonne quelques-uns de ses propres `enfants à Mahomet pour écrire le Coran. Ainsi le Judaïsme ouvre l’Eglise et la Mosquée qui le re- nient et le frappent au nom des principes dont il est la source. Toutes les sectes et toutes les croyances se rallient contre lui dans une haine commune, mais cette haine n’est pas aveugle, car elle n’empèche pas les peuples de lui emprunter sa sagesse et sa science pour en féconder les institutions qui venaient de naître. Ce n’est pas aux proportions limitées de cet article que peut être réservé un si vaste récit; nous lui demanderons seulement quelques renseignements nécessaires, pour arriver plus intelli- gemment à Pétablissement des Juifs dans cette partie de la France méridionale qui touche à l’0céan. Quelques années avant Papparition du Christ et les miracles de sa parole, Rome et Jérusalem devinrent alliées : la première dans un but tout politique d’inlluence, la seconde pour opposer les légions romaines à ces ennemis nombreux qui, de la Syrie ou du désert, menaçaient chaque jour son influence et ses ri- chesses. Sur ces entrefaites, éclata la longue lutte des Pharisiens et de Sadducéens; les premiers, docteurs ascétiques et observa- teurs austères de la loi; les seconds philosophes faciles « qu’on avait vus, dit un historien moderne, charger leurs têtes de cou- ronnes de fleurs, à la manière des prêtres de Vénus assyrienne, et sacrifier au pied du tabernacle des victimes défendues. » Les Arabes et les Romains, tour à tour appelés par les de ux partis et par les deux pontifes rivaux, Hircan et Aristobule, frap- paient sur Jérusalem d’énormes impôts et se payaient de leurs services avec les vases d‘or et les riches étoffes du Temple. Les derniers princes Machabées et les Hérodes soutinrent long- temps une guerre cruelle et sanglante; enfin Hérode se vendit à Antoine et triomphe. Alors ent lieu, d’après les conseils du rabbin Schemaî, la restauration du temple par Hérode, qui fut