Page:Archives israelites 1851 tome12.djvu/422

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U2 aœmn allian ce. Ils reçurent aussitôt l’ordre de sortir du Portugal, sans qu’il leur fût permis d’emmener ceux de leurs enfants qui n’a- vtricnt pas atteint Page de quatorze ans et qui devaient être éle- vés dans le Christianisme. Ils re‘l`usèrent énergiquement de les abandonner; une lutte s’engagea; les femmes juives furent pour- suivies et frappées dans les rues de Lisbonne, tandis que le peu- ple excitait les soldats, comme dans une chasse de bêtes fauves. ·- On vit alors, dit une narration contemporaine, les juifs égor- ger eux-mêmes leurs enfants etles précipiter dans des puits, s préférantcet affreux sacrifice à la souillure d’uue croyance nou- velle. Cependant l’édit de bannissement ne reçut une exécution rigoureuse; ils étaient encore tolérés à Lisbonne aucommencc- ment du seizième siècle, lorsquïune peste terrible qui ravages le Portugal, vint appeler sur eux la vengeance aveugle d’une multitude soulevée par quelques moines. On l es désignait à grands cris comme les provocateurs du fléau de Dieu; on deman- dait leur mor·t comme une juste expiation. Un rabbin qui voulut défendre un instant l’entrée de `lu synagogue, teignit le premier de son sang le pavé de Lisbonne. Ce fut le signal. Tous les juifs périrent en un seul jour par le fer et parle feu, et à peine quel- _ques familles nues et désolées parvinrent-elles à fuir sur une autre terre. Tous les récits fontremontaràcette époque Pétablissement des juifs en deçà des Pyrénées; des documents découverts et conservés `à Saint—Esprit (Landes), assignent à cette même épo- que la création de la lettre ·de change. C’est là une grave erreur, car en 1272, une loi spéciale ·ex·istait à `Venise sur ces sortes de contrats. Du reste, suivan t des auteurs recommandables, les juifs seraient réellement les inventeurs de la lettre de change, et HM. Blanqui et Nouguier donnent .l’année 11.81 comme la date de cette invention. C’est une, version aujourd`bui accréditée et ‘ qui s"appuie rationnellement sur le r ôle commercial des juifs. Tous lesbistoriens nous les montrent, en effet, comme les seuls trafiquants de l"Europe féodale; ils avaient donc le plus grand intérêt, en présence des persécutions dont ils étaient l’objet et des nécessités de leur commerce snultiple et nomade, âcréor un