Page:Archives israelites 1851 tome12.djvu/423

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. ilialltras. 413 moyen conventionnel de soustraire leurs richesses aux conùea- tions qui les lrappaient et de faciliter leurs transactions. Du reale la lettre de change était loin d’avoir, dans Porigine, la perfection qu’elle a acquise aujourd`hui ; on l’appelait alors lettre en style concis et ce sont les voyageurs et les pèlerins qui se chargeaieat de faire parvenir d’un pays dans un autre, ces sortes d’avis de payement on de transport.- En touchant la terre de France, qui devait leur être cette fois plus hospitalière, les juifs durent se servir avec succès de la lettre de change, pour toucher les valeurs qu’ils avaient laissées en Portugal et en Espagne , en des mains jîdèles; les premiers ils recueil lirent donc les fruits de cette créa- tion féconde qui a régularisé et simplifié toutes les transactions commerciales. A leur arrivée en France, les Juifs s`établirent tout d’abordà Saint-Esprit, à Biarritz, à Saint-Jean-de-Luz , au Boucaut-Vieux et Peyrehorade. Ils marchaient par bandes oombreuses,les vieil- lards, les femme s et les enfants montés dans des chariots ou sur des mulets. Ils suivaient la côte avec inquiétude, comme pour y chercher les lieux les plus favorables au séjour de leurs colonies persécutées. La ville de Saint-Esprit, qui n’était it cette époque qu’une agglomération irrégulière et confuse de maisons en bois, devint en quelque sorte le chef-lieu de leur colonie naissante; ils en prirent lentement poœession; ilsy censtrnisirent deux syna- gogues et la tradition porte à onze cents le nombre de ces reli- gionnaires qui y étaient établis au commencement du seizième âècle. Les Juifs comprenaient fort bien que le caprice du souverain ou l’intolérance des populations pouvaient renverser à' chaque instant leurs lentes nomades et les forcer de nouveau à chercher à travers l’Europe quelques pieds de terrain pour s'y arrètm et vivre; aussi, malgré la tradition qui semblait les rappeler aux travaux agricoles, ils s`y adonnèrent peu, et, dans les premiers temps de leur établissement sur le territoire de Bayonne, on ne compta pas un seul juif possesseur tl’tm arpent de terre. lls préférèrent justement le commerce, et, sur une échelle plus étroite, le trafic dont les bénéfices étaient d’uae plus Sicile réali- sation. La plupart d’entre eux étaient colporteurs et doccupüent