Page:Archives israelites 1851 tome12.djvu/476

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Ml nourris gestes passablement cyniques, jetait tout cela comme une proie i son avide et impitoyable parterre. ` Tel était maître Rodolphe et ses marionnettes que je tenais à vous faire connaitre, bien qu’à vrai dire, il ne se rattache qu’in- directement à notre sujet. Mais en bonne justice ne devais-je pas ce souvenir et cet hommage rétrospectif au pauvre diable philo- sophe qui dans mon enfance et ma vie de villageois m’avait fait passer de si doux moments! Je n’ai donc fait que m’acquitter d’une dette de reconnaissance; que ce soit là, si vous le voules bien, mon excuse pour cette trop longue et quelque peu profane digression ; aussi bien je me hâte de reven ir, pour ne plus les quitter, à notre monde et à nos mœurs exclusivement israélitos. Moutons donc à notre tour cet escali er au pied duquel je vous ai si longtemps arrété! Entrons dans cette même salle subissant aujourd’hui sa quatrième métamorphose, c’est·à·dire transformée en salle de danse: pour tentures, d’an tiques toiles d’araignées, pour ventilateur, un courant d’air sifllant à travers quatre croi-

sées privées de fenêtres malgré la rigueur de la saison.

Les ménétriers placés sur une estrade préludent. Les ama- teurs et les curieux arrivent serrés et droits. En attendant quo les cavaliers viennent les engager, les jeunes juives alsaciermes se rangent bruyamment et en riant aux éclats le long des murs hlanchis à la chaux. Qu’elles sont gentilles et pimpantes avec leurs joues d’incarnat, leurs dents blanches, leurs longs et épais cheveux noirs retenus par des peignes artistement ciselést Qu’elles sont piquantes dans leurs tüliers taüetas changeant rose et bleu, leurs robes couleur llambante , très — courtes et qui laissent en trevoir serpentant le long de bas blancs très- bien tirés de larges rubans noirs rnoirés destinés à retenir des ohau ssures en veau à forme de tê te de brochet, chaussure en tout temps fort à la mode dans le pays! Mais voici qu‘arrivent à leur tour pour jouir, les uns du coup d’œil, les autres du plaùir de la danse, les parents des jeunes mariés, les amis et principaux invités des deux familles, le pers Nathan et les siens, sa femme exceptéc pour des nwtifs que vous comprendrez plus tard, l’oncle Jekel et sa famille; le père Bslo- mon, sa femme et ses filles; l’excellent vieillard qui avait mis i