Page:Archives israelites 1851 tome12.djvu/477

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" H1 ma disposition une si bonne chambre d'hôte, accompagné de sa deux demoiselles toutes fringantes dans leurs robes neuves achevées de la veille; enfin le jeune marié etsa jeune femme, cette dernière en costume, dit costume d’après·midi, robe de soie très-claire et bonnet chargé de rubans rose, l’air pudique at modeste, la bouche souriante et les yeux encore un PGU rouges et humides des larmes du matin. La grosse caisse bourdonne, les tuyaux des trombones vont et viennent, les clarinettes siftlent. Les danseurs viennent engager leurs dames. Là, on ne danse niquadrilles, ni polka, ni maaourka, ni rhédovva, ni en un mot, aucune danse en a; mais la valse et j’entends cello à trois temps la plus belle de toutes les danses quoi qu’en disent quelques fats déguisés qui n'ont jamais pu Vapprendre. Mais pour celle·là par exemple on v excelle. C’était plaisir à voir ces heureux couples partis en tourbillonnant et-raser d'un pied léger les planches du ci-devant grenier! Là on s’amuse de si bon cœur que l’idée d'un rafraîchissement quelconque ne vient pas même à l’esprit dea danseurs et des danseuses qui, pour se garantir de la chaleur, se contentent la plupart du temps d’ôter, les unes leur fichu de soie, les autres leur redingote pour faire leur besogne en man- ches de chemise. Cependant les commissaires du bal dans leur sollicitude toute paternelle ont veillé à tout, et après chaque valse le tambour et le garde champêtre, qui, par une tolérance qui les honore, fidèles à leurs attributions, parcourent la salle un large arrosoir à la main, en fontjaillir à travers un entonnoir à mille trous une fine pluie d’eau froide dont ils arrosent indifféremment parquet, spectateurs, danseurs et danseuses. Toutes ces scènes de franche et naïve gaîté m e réjouirent telle- ment que j’y pris part comme tout le monde, et j‘allais recom- mencer de plus belle sans m’apercevoir du temps qui fuyait et du jour qui haissait, si soudain je n‘eusse senti deux coups légers qu’on me frappait sur l’épaule; je me retournai vivement et ma trouvai en face de la figure béate et souriante du père Salomon. ···· J’espère, me dit le bonhomme en patois du pays et d'un ton de visible satisfaction, que vous ne vous repenter pas d’être venu