Isabeau, sa fille, avait également donnée à cette abbaye pour fondation de leurs anniversaires. On ne voit pas dans notre histoire que les juifs, rappelés en 1314 et chassés plusieurs fois sous les règnes de Louis X, de Philippe V et de Philippe VI, soient revenus en Bourgogne jus- qu’à° l’époque de l’an 1373 environ, qu’ils obtinrent du duc Philippe le Hardi la permission: de s’y établir, à charge de lui payer chaque année une somme de 1 ,000 livres. Ce prince était alors engagé dans de grandes dépenses pour le service du roi Charles V, son frère, qui était en guerre avec les Anglais dans la Guyenne, et il avait besoin d’argent. Les états du duché lui avaient fourni·plusieurs fois des sommes considérables; ainsi, pour ménager ses sujets, il accepta les offres des juifs; mais on ne fut pas longtemps sans s’apercevoi r que leur commerc e, soutenu par des usures monstrueuses, rui- nait les fortunes particulières. Aussi, le duc Philippe ayant besoin de nouveaux subsides pour la guerre de Flandre qui était deve- nue nécessaire, parce que les Flamands s`étaient révoltés contre leur souverain, son beau-père, et les états du duché, assemblés le 29 août 1382, lui ayant accordé les secours dont il avait besoin, ce prince ne crut pas devoir leur refuser Pexpulsion des juifs et des Lombards qu’ils demandaient; il la leur promit, mais elle ne fut pas eüectuée pour lors. C’est dans cette guerre et la même année, au mois de novem- bre, que les troupes du roi et celles du duc de Bourgogne gagnè- rent cette célèbre bataille contre Jaquemard d’Artevelle, chef des Gan tois révoltés , entre Rosbeck et Courtray. Les vainqu eurs par- donnèrent aux villes qui rentrèrent dans le devoir; mais Cour- tray fut réduite en cendres, après que le duc Philippe en eut fait tirer l’horloge de la ville, avec sa cloche, qui furent amenées à Dijon et placées dans une des tours du portail de l’église Notre- Dame, où on la voit encore aujourd"hui. A Froissard dit que cette horloge passait alors pour être la plus belle qu’il y eût dans la chrétienté (voyez Froissard ). . La mort de Louis de Mâle, comte de Flandre, arrivée Pannée suivante (1383), ayant occasionné de nouvelles guerres au duc Philippe le Hardi, parce que les Flamands refusèrent de le reconnaître pour leur souverain, ce prince demanda de nou- veaux subsides. Les états du duché lui accordèrent 40,000 livres, et les juifs lui e n donnèrent 3,000. C’était le moyen dont ils se servaient ordinairem ent pour mériter la protection des prinees, et il ne leur réussissait que trop, car le duc Philippe ayant ob- tenu, en 1384, la levée de plusieurs impôts qui lui parurent in- suffisants dans les circonstances, quoique très·considérab| es, et les juifs lui ayant offert des secours particuliers, moyennant l?ée·
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