Page:Archives israelites 1851 tome12.djvu/501

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rsuanrrns. 491 servi de Pascendant qu’il a dû acquérir sur l’esprit d’une reine, venue d’un pays éloigné , attirée par la renommée de sa sagesse, afin d’en faire son épouse ou son amie, cela est possible; mais cela n’était pas tellement honorable pour le roi juif, ni pour le peuple juif, que l’historien de ce peuple, d’ordinai_re si concis, dut en consigner la mémoire dans ses chroniques; tandis que si la reine de Saba ou son enfant, fils de Salomon, se fussent convertis au Judaïsme et eussent fait embrasser cette religion à leur peuple, ‘l’historien juif, si zélé pour la religion de ses pères et pour l’hon·- neur de sa nation, n‘eùt pas oublié de donner à ce fait une place dans ses annales; d’aiIleurs, nous savons par le même his- torien que Sal omon, bien loin de penserà la conversion de ses femmes étrangères, se laissait entrainer par elles à adorer leurs idoles et à leur bâtir. mème des temples. Pour la colonie de juifs que Minylik est censé avoir amenée avec lui en Abyssinie, elle est si contraire au caractère des anciens juifs sous la domination de leurs rois, lorsque la force étrangère ne les avait pas encore ha- 'bitués à vivre dans d’autres pays que la Palestine et à mener une pie erraute et vagabonde, que je ne saurais y prêter au- cune or. ~ Quant à l’autre tradition des Falashas, au contraire, d’après la- quelle ils seraient venus en Abyssinie après le prophète Jérémie, ` c’est·à·dire après la première destruction de Jérusalem et non pas après la seconde, elle est en parfait accord avec les preuves in- trinsèques tirées des croyances et des pratiques des Falashas. Uexpression après Jérémie, ne doit pas être prise strictement dans le sens d’aussit6t après Jérémie, mais dans un sens plus large, c’est·à-dire, dans une époque postérieure é Jérémie·, mais que nous ne sommes pas en état de déterminer avec plus de précision. Ainsi comprise, je le répète, cette tradition est en parfait accord avec ce qu’on apprend de Pexposé dela religion des Falashas. Car de cet exposé, il résulte avec certitude que les Falashas sont des juifs hellénistes, passés d’Égypte en Abyssinie par la voie de Méroë, vers la moitié du m¤ siècle avant Père vulgaire, c’est-à·dire sous le règne de Ptolémée Evergète I, roi d‘Ègypte. Les preuves de ce fait étant toutes tirées de la religion même des Falashas, on va les trouver dans l’exposé que je fe- rai de cette religion. Après les avoir ainsi envisagées l"une après l’autre, je les réunirai toutes à la fin de ce mémoire, et alors Pévidcnce du fait que je me borne à énoncer ici sera reconnue - partout. . . § ll. Histoire des Folashas. Avant d’entrer dans la discussion des faits relatifs ile roligion