Page:Archives israelites 1851 tome12.djvu/500

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490 ncmvns ne savent pas même quelle distance sépare l‘époque de Jérémie de eelle de Salomon. Car, vers la lin de la quatrième réponse, ils parlent de Jérémie de manière à démontrer qu’ils connaissent très·bien son histoire, et conséquemment aussi l’époque à la- quelle il vivait, et dans tout le cours de leurs réponses les savants falashas montrent une connaissance assez étendue de la Bible pour ne pouvoir leur prêter une telle ignorance. D’ailleurs, âette explication ne ferait qu’éluder la question, et ne la résou- rait as. ·- Mais si nous ne regardons la tradition de Salomon que comme une fable inventée par les Ahyssins après avoir connu la Bible, dans la vue de flatter leurs souverains en les faisant sortir de la souche des rois de Juda, fable qui depuis s’incarna, pour ainsi dire, dans la nation et qu’il n’est plus permis à un Abyssin de mettre en doute, toute contradiction disparaîtra, etl’on compren- dra aisément que Abba·lshaq, en chef spirituel des Falashas et cn présence de chrétiens, ait défendu à outrance la tradition de son peuple, en méme temps qu’il réservait deux mots seulement pour une autre tradition opposée à la première et la seule, comme nous allons le voir, qui ait conservé quelque trait de la vérité. Je ne veux pas entrer ici dans la question de la position géo- graphique du royaume de Saba, dont la reine alla visiter Salomon, que plusieurs savants placent en Arabie, où une capitale de ce nom est fort connue, et dans tes ruines de laquelle on a trouvé ré- cemment de nombreux monuments couverts d’inscriptions écrites en caractères hymyaritiques, pour le déchilïrement desquels on n’a fait jusqu’icique des essais. Cette question m’entraînerait trop loin de mon but. Je dois seulement dire ici (quoique je partage l’opinion de ceux qui placent le royaume de Saba en Arabie), que d’autres savants l’out placé, au contraire, en Afrique et même en Abyssinie. , Mais j’ajouterai aussi que, quand même cela se vérifierait, ceque je ue crois pas , il ne s’ensuivrait pas que la tradition abyssine , relative à la conversion de la reine de Saba et de son peuple au Judaïsme et celle de Pémigratiou d’une colonie de juifs en Abys- sinie, fût vraie. La reine de Saba peut méme avoir vécu intimement avec Salo- mon et eu avoir eu un tils sans que our cela ce fils ait été instruit dans la religion de son père. Les Eistorien arabes, qui soutien-. nent avec plus de raison que la reine de Saîsa était de leur pays, et qui assurent qu’elle a été la femme légitime de Salomon, ne disfnt rien ni de sa conversion au Judaïsme, ni dela colonie de yur s. En eüet, ces deux faits sont aussi improbables que le premier parait vrai. Que Salomon, qui était si adonné aux femmes, se soit