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554 ncmvsa _ prince ent à combattre à la fois les mahométans d’Adel, à l’orient de son empire, et les Gallas, encore païens, à l’occident. Vers 1575, après avoir contraint une partie des Gallas, appelés Barena· Galla, à la fuite, il rencontra à Maynadega ou Waynadga, sur le bord occidental du lac Tana, un parti des Falashas appelé les Aba- tis; il tomba sur eux avec tant de fureur que pas un n’é- chappa. Sertza·Denghel s’était rendu si redoutable à ses ennemis, qu’aucun d’eux, dit Bruce, n’osait l’attendre de pied ferme. ll obligea les Falashas d’abandonner leur roi Radaet, qu’il exila à Wadge. ll passa ensuite quatre années consécutives à dévaster le pays des Gallas, c’est-à-dire les provinces de Shat et de Bel, ainsi que les contrées du Simen et de Serké, qu’habitent les Falashas, et il vainquit leur nouveau lroi Caliph, successeurde Radaet (1). Quelque temps après, au retour d’uue expédition dans l’lnarya, pays au sud de l`Abyssiuie, ayant pris des sûretés pour main- tenir en paix diverses contrées limitrophes de l’Abyssinie, il con- duisit son armée dans le Woggara, commettant beaucoup de cruautés dans sa marche, atin d'engager les Falashas à descendre de leurs montagnes et à lui livrer bataille. Un peuple aussi éco- nome et aussi attaché à ses intérêts que les juifs, dit Bruce, ne put pas voir impunément détruire ses troupeaux et ses moissons. Une multitude immense de Falashas vint donc attaquer Sertza- Denghel, l"un des meilleurs généraux qu’ait vu l’Abyssinie, et commandant une armée très-peu nombreuse, mais composée de guerriers éprouvés. Ce fut là une faute immense que les Falashas durent expier cruellement. S`ils étaient restés au haut de leurs montag nes, dans le Simen, et enfermés dans leurs forteresses naturelles, presque imprena- bles, le roi abyssin n’eût pas osé les attaquer, car ses troupes, habituées à vivre dans les plaines brulantes du bas pays, n’ens· sent pu résister ni au froid des montagnes du Simon, ni à de longs et pénibles siéges qui auraient nécessité des peines immen- ses et nouvelles poùr eux. Geshen, au contraire, qui étaitalors roi des Falashas, se mit à la tête de ses troupes, desccnditde ses (1) Bruce, t. IV, p. 853.