Page:Archives israelites 1851 tome12.djvu/633

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rsnxnnrrss. 625 Mais comment parler de Poftice sans parler de l’ol`liciant? Et certes, c’est avec bonheur que je vous parleraidu notre. M. Marx, frère du rabbin de Saint-Esprit, est un homme très·versé, non- seulement dans Ie°1'l'IJ't|'I proprement dit jet dans la musique, mais dans la grammaire hébraïque et même dans le talmud. Et comme il a de l’âme et un vrai sentiment artistique, comme chez lui. l’intonation se subordonne à la phrase et non la phrase à l‘intonation, il donne aux plus ignorants Pintelligence des prières qu’il chante et surtout de celles qu’il récite. Mais sa meil- leure qualité, celle sans laquelle il n’j a pas plus de chazzan que de rabbin, c’est une piété sincère et profonde. Il faut l’entendre et le voir, au milieu du silence d’un auditoire ému et recueilli, réciter les paroles de la loi divine. L’âme de Moïse respire tout entière dans cette voix, dans cette attitude, dans ce regard. Voilà de l’art véritable, parce qu’il s’inspire aux vraies sources, celles de la religion et de la conscience. On voit bien qu’il n’y a là rien de factice ni de déci amatoire; on sent que ce n’est pas là uw ofticiant de théâtre, mais un ministre de Dieu pénétré de sa mis· sion. Aussi, je le dis avec vérité, j’ai vu ailleurs des chazzanîm, mais j’ai reconnu ici un T43! |'1*‘71¤. Accentuer ainsi la loi de Dieu, c’est la prêcher; prier ainsi, c’est faire aimer la prière. Écoutez-le, un beau sabbat, au moment de la sortie du sépher, ‘ debout devant le tabernacle ouvert à deux battants, pronon- cer le �R'tv* PDE! et le 'IJ*î'|‘7N 'IHN (introduits à Metz, par parenthèse, depuis la nouvelle organisation), — et dites- ·moi, après cette sublime mélopée, ce que vous pensez de ces flasques litanies, de cette psalmodie de convention et de com- mande, qui font gémir ailleurs les échos des synagogues ! La voix de M. Marx est d’un timbre à la fois agréable, ferme et étendu; seulement il a le tort de la forcer quelquefois. Qu’iI évite cet inconvénient, qu’il tâche aussi de se défaire d’un cer- tain nasillement accidentel - défaut commun ici à la plupart des exécutants - et il sera assurément un cltazzan accompli. Ajoutons, pour être juste, qu’il est secondé par un chœur admirable, dont l’éducati0n musicale fait le plus grand honneur à son chef, M. Helmann. Là tous les rôles sont distribués, appris et joués avec une égale intelligence; et quelle discipline! quel