Page:Ardel - Coeur de sceptique.pdf/104

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suit en ce moment jusque sous mes fenêtres, tandis que j’écris ; et, pour peu que je relève la tête, j’aperçois les moindres mouvements des joueurs. Je puis noter les gestes secs et précis de miss Enid, ses coups de raquette d’une sûreté remarquable. J’aperçois aussi une autre silhouette de jeune fille, une lourde torsade blonde ébouriffée sous le béret de laine, et aux seules attitudes que prend, selon les instants, cette fine silhouette, je sais quelles sont les impressions qui agitent successivement miss Lilian.

Toute la jeunesse anglaise de l’hôtel, — masculine et féminine, — est groupée sur le tennis-ground, les hommes alertes et robustes dans l’aisance des costumes de flanelle. Les péripéties du jeu les passionnent, car ils sont avant tout des êtres d’action, ils ont l’intelligence saine et vigoureuse comme le