Page:Ardel - Coeur de sceptique.pdf/112

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halte inoubliable dans ma vie agitée et fiévreuse… Il y a des instants délicieux où je parviens à vivre sans faire de psychologie à mon égard ou à l’égard des autres, et je veux qu’il continue à en être ainsi encore quelque temps. Quand j’aurai quitté Vevey, que j’aurai, à Paris, repris possession de mon moi habituel, j’arriverai bien assez vite à comprendre de quoi était faite la sensation d’apaisement que j’ai goûtée. Ici, pour un instant, je souhaite vivre comme ceux que j’ai enviés tant de fois, et accepter, sans en chercher le pourquoi, cette rare minute de bien-être moral.


28 juin.

En vérité, l’homme est un étrange animal… Je n’ignore pas que Henry Digbay, — Mme de Grouville ne m’en a point fait mys-