Page:Ardel - Coeur de sceptique.pdf/128

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Je songeais cela… et je ne sais seulement si elle ne répondrait pas à ma prière comme à celle de Henry Digbay, si elle n’aurait pas tout simplement un petit sourire indulgent pour la folie qui m’a fait espérer, même une seconde, le don de son âme aimante et fière…

Parce qu’une parole est tombée dans mon oreille : « c’est à cause de vous qu’elle a refusé Henry Digbay », la tentation me poursuit, âpre, incessante, de chercher à lire dans ses prunelles bleues qui ne se détournent pas des miennes, d’y découvrir le secret de sa pensée intime, d’y apprendre si je suis pour elle plus qu’un indifférent avec qui elle aime, tout au plus, à causer. En l’observant, j’arriverais bien vite à démêler ce qui se passe en elle ; mais je ne veux plus, à son égard, être un voleur d’âme…