Page:Ardel - Coeur de sceptique.pdf/191

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visage dans l’oreiller, et puis de pleurer jusqu’au moment où elle n’aurait plus de larmes, de s’abandonner à cette détresse qui s’emparait d’elle, l’accablant d’une affreuse sensation de vide.

— Comme vous êtes silencieuse, miss Lilian, fit la jeune femme, qui, du même geste distrait, continuait d’agiter son éventail.

Elle se raidit contre le chagrin qui lui étreignait le cœur.

— J’écoute la musique, madame ; l’orchestre est excellent ce soir, dit-elle lentement avec un courageux effort pour que l’accent de sa voix ne la trahît point. Mais elle comprenait bien qu’elle ne pourrait longtemps conserver ce calme apparent.

Heureusement quelques hommes s’approchaient et ils allaient rompre son douloureux tête-à-tête avec Mme de Vianne.