Page:Ardel - Coeur de sceptique.pdf/192

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— Mademoiselle Lilian, fit gaiement l’un d’eux, un Français, Paul de Gayres, grande fête ce soir à l’hôtel ; l’orchestre nous promet autant de tours de valse que nous pouvons en souhaiter. Voulez-vous me faire l’honneur de m’accorder le premier ?

Danser ! quand elle se sentait la poitrine pleine de sanglots ! Pourtant elle répondit, trouvant même un faible sourire :

— Bien volontiers, je vais écrire votre nom sur mon carnet, en tête de tous ceux qui viendront.

Sa fierté, qu’Isabelle avait si habilement mise en jeu quelques instants plus tôt, la soutenait maintenant dans son angoisse. Ni Mme de Vianne ni lui ne devaient soupçonner ce qu’elle souffrait. Il fallait qu’elle demeurât la même ; qu’elle se montrât très gaie afin que cette Isabelle sans pitié igno-