Page:Ardel - Coeur de sceptique.pdf/206

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chères dire que vous consentez à vivre auprès de moi toujours…

Elle répéta, employant les mots mêmes du rituel anglais :

— Oui, toujours, dans la joie et dans la peine !

— Enfin !!! dit-il. Est-il donc vrai que je puisse dire enfin de vous, ma Lilian ?

À cet instant, dans son souvenir passait la vision de cette fin d’après-midi, en mai, où Isabelle de Vianne l’avait engagé à partir pour Vevey. Était-il possible que l’écrivain sceptique, le pessimiste qui écoutait alors la jeune femme, fût le même homme qui se sentait en ce moment au cœur une joie de rêve, parce qu’une enfant venait de prononcer pour lui la promesse d’éternel amour.

Il ne se rappela jamais combien s’étaient