Page:Ardel - Coeur de sceptique.pdf/230

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ce à cause de… de lui que maman a été si malheureuse ?

— Oui, fit la vieille femme frémissante.

Cette brusque évocation du passé la prenait par surprise, ne lui laissant pas la faculté de calculer ses paroles ; et les jours d’autrefois se dressaient tout à coup dans son souvenir, l’emportant, dans le mystère de leur résurrection soudaine, jusqu’à lui faire oublier à qui elle parlait. En ce moment, elle ne songeait même plus à la présence de Lilian… Tout haut, elle se rappelait ; et, pour elle seule, elle acheva tout à coup, la voix sourde :

— Ah ! la pauvre jeune dame, l’a-t-il assez martyrisée, le misérable, en dépit de sa jolie figure et de ses belles manières !… et cependant, pour la tuer, il a fallu qu’il se soit déshonoré !