Page:Ardel - Coeur de sceptique.pdf/229

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— Le connaître !… À quoi bon ? Il faut laisser les morts dormir en paix…

— Et pourtant, Bessy, jamais vous ne refusez de me parler de maman… Seulement, quand il s’agit de mon père, vous ne voulez plus me répondre…

— Je ne le voyais pas beaucoup, lady Lilian.

— Mais assez cependant pour être capable de me dire comment il était…

— Un beau et brillant cavalier, certes, fit Bessy d’un étrange accent, amer et violent.

Instinctivement, Lilian ferma les yeux, ainsi que l’on fait à l’approche d’un coup inévitable. Puis elle se pencha vers la dévouée créature, dont le visage s’était creusé sous la force d’une émotion secrète et lui demanda du même ton très bas :

— Bessy, ma chère Bessy, dites-moi, est-