Page:Ardel - Coeur de sceptique.pdf/236

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

droite devant la vieille Bessy qui la considérait d’un air de détresse, et elle dit seulement d’une voix plaintive :

— Laissez-moi maintenant…

— Ô lady Lilian, pourquoi ai-je parlé ?… Pourquoi m’avez-vous interrogée ainsi tout à coup ?…

— Un jour ou l’autre, j’aurais toujours su, Bessy, répéta-t-elle encore. Laissez-moi… Je veux être seule !

Et son accent était tout ensemble si absolu et si douloureux que, lentement, la pauvre femme sortit sans oser ajouter un mot.

Lilian l’avait regardée partir, rassemblant toute sa force pour ne point trahir la souffrance qui l’écrasait. Mais, quand elle fut seule, elle tomba épuisée sur un fauteuil, cacha son visage dans ses mains et un gémissement sourd lui échappa.