Page:Ardel - Coeur de sceptique.pdf/259

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donné à cette enfant un amour qu’il n’avait jamais offert à aucune femme ; pour nulle autre, il n’avait éprouvé ce respect profond, cette soif de se dévouer, cette crainte de prononcer un mot qui pût blesser une illusion ou un sentiment…

— Et maintenant, il ne me reste plus qu’à l’oublier, fit-il avec un hautain mouvement d’épaules… Avec du temps et de la volonté, j’y arriverai bien…

Sur sa table de travail, il aperçut, enfermée dans son enveloppe, la lettre qu’il avait écrite à Genève pour lady Evans ; et une contraction douloureuse crispa sa bouche. Il prit le papier qui avait enfermé l’expression profonde de tout son espoir, le déchira, en alluma les débris à la flamme tremblante d’une bougie et, au hasard, jeta, dans la nuit, les cendres mortes… Puis il revint