Page:Ardel - Coeur de sceptique.pdf/261

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château des Crêtes, un peu penchée sur la balustrade de la terrasse, une gerbe de fleurs sous ses mains dégantées, la lumière avivant sa fraîcheur éblouissante, ses lèvres chaudes entr’ouvertes sur les dents laiteuses. Il se rappelait tous les détails de sa toilette ce jour-là, même les plus insignifiants : la blouse rose pâle qui emprisonnait son buste souple, le ruban de satin blanc noué autour de la taille, les souliers de cuir fauve cambrés sous la jupe bleu sombre. Quel désir fou il avait eu alors de lui dire à quel point elle lui était devenue chère !…

Là, dans son bureau, il avait, soigneusement enfermés, les feuillets qui composaient le « livre de Lilian » ; et tout à coup, il se leva, prêt à les réduire en cendres comme la lettre. Mais il s’arrêta avec un sourire de suprême ironie…