Page:Ardel - Coeur de sceptique.pdf/294

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larmes ruisselaient sur son visage. La saveur amère lui imprégnant les lèvres la rappela à elle-même. Alors elle se redressa, aperçut la lettre jetée sur la table près d’elle, la prit lentement et commença à lire :

« Ma Lilian chérie, pourquoi restes-tu ainsi sans m’écrire, sans répondre à la lettre que je t’ai adressée il y a plus de trois longues semaines ?… Tu étais plus confiante à Vevey, quand, la veille de mon départ, nous parlions d’une personne qui t’intéressait tant… Te souviens-tu ?… »

Si elle se souvenait !… Le papier lui échappa et glissa à terre.

— Pourquoi Enid me parle-t-elle de tout cela ? murmura-t-elle d’un accent douloureux et bas. Je voudrais tant oublier !

La lettre lui semblait poignante à lire ; pourtant elle la reprit et continua :