Page:Ardel - Coeur de sceptique.pdf/295

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« Tu m’avais écrit, chérie, que je ne devais plus jamais te parler de lui, que tu m’en faisais l’ardente prière, et je t’ai obéi… Je t’obéirais même encore, si je ne croyais aujourd’hui, pour ton bonheur même, devoir aller contre ton désir. Entends-moi bien, ma Liban ; Robert Noris est ici, à Lugano, depuis trois jours. En ce moment, tandis que je t’écris, je le vois de ma chambre, qui arpente avec mon père une allée sous ma fenêtre, et souvent il lève la tête de mon côté… Je devine bien pourquoi ; il sait à qui va être adressée la lettre que je griffonne à cette heure.

« Ma bien chérie, j’ai tenu la promesse que je t’avais faite de ne point dire où tu étais…, mais je me demande si je fais bien en t’obéissant. Je suis sûre maintenant que M. Noris est venu à Lugano, sachant que