Page:Ardel - Coeur de sceptique.pdf/296

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nous y étions, afin d’obtenir de tes nouvelles. Le premier jour, simplement, comme pour s’acquitter d’un devoir de politesse, il s’est informé de lady Evans et de toi ; et je lui ai répondu par quelques mots brefs, car, je ne sais pourquoi, je m’imaginais qu’il avait mal agi à ton égard, ma Lilian. Puis, hier, sa présence me rappelait tant de choses qu’avec les enfants je me suis mise à parler de toi, à me souvenir de notre cher séjour à Vevey ; et malgré moi, pensant que tu étais triste, mon aimée, je t’appelais « ma pauvre Lilian », quand j’avais à prononcer ton nom.

« Je ne croyais pas que M. Noris, arrêté à quelque distance, m’entendît ; mais je me trompais… Un peu plus tard, comme je me trouvais à l’écart dans le salon, il est venu s’asseoir près de moi et m’a dit de sa manière grave, avec ce regard qui oblige