Page:Ardel - Coeur de sceptique.pdf/303

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devais vous parler, et elle m’a révélé où vous étiez cachée, Lilian, afin que je pusse venir vous demander pourquoi vous m’avez si durement repoussé.

— Mon Dieu, mon Dieu ! fit-elle remuée jusqu’au fond de l’âme par cet accent dont il parlait et qui résonnait plein d’une douceur grave dans ce grand silence de la montagne. Ils étaient aussi seuls qu’ils l’avaient été à Vevey la dernière fois qu’ils s’étaient vus.

— Lilian, continua-t-il du même ton ; — il était debout devant elle, assise à sa même place, blanche comme sa robe, — Lilian, vous souvenez-vous qu’un matin vous m’avez promis d’être ma femme « dans la joie et dans la peine »… ? Et pourtant, vous vous êtes reprise tout de suite !…

— Parce qu’il le fallait, dit-elle faiblement ; et le flot des pensées torturantes monta