Page:Ardel - Coeur de sceptique.pdf/308

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moi. Vous me demandez pourquoi je suis venu vous trouver ? Est-ce que vous ne le savez pas ?… Est-ce que depuis longtemps vous n’avez pas compris à quel point je vous aimais… Et maintenant que je vous ai près de moi, aurez-vous le courage de me repousser ?

Elle eut la tentation poignante de répondre à cet amour qui s’offrait généreusement à elle en dépit de tout, d’oublier auprès de cet homme, prêt pour elle à tous les sacrifices, la douloureuse épreuve qu’elle venait de traverser, de s’abriter sous sa protection mâle et dévouée. Mais elle l’aimait trop pour ne pas songer à lui seul, malgré l’élan éperdu de sa jeune âme qui l’emportait vers le bonheur possible.

— Oui, je dois vous repousser, reprit-elle, raidie contre son ardent désir. Je ne puis être votre femme ! Je ne puis vous apporter un