Page:Ardel - Coeur de sceptique.pdf/42

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distingua une dernière fois une silhouette menue d’enfant, un élégant profil de femme, puis cette double vision s’effaça. Alors il se mit à descendre les Champs-Élysées, songeur, laissant sa pensée fuir vers ce prochain voyage de Suisse, dont il jouissait étrangement à l’avance, par la seule idée qu’il échapperait ainsi à cette fiévreuse vie parisienne et mondaine, dont il était excédé jusqu’à l’écœurement, — autant pour en avoir usé que pour l’avoir observée avec une impitoyable pénétration. Ah ! qu’il les connaissait ces femmes du monde occupées seulement de leurs succès de beauté, de leurs chiffons, de leurs rivalités, de leurs intrigues, livrées toutes à leur vie factice, pareille à la vie de plantes précieuses et délicates élevées en serre chaude !

Combien de fois, sortant d’un five o’clock