Page:Ardel - Coeur de sceptique.pdf/43

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où il était venu pour observer, ou simplement pour remplir une obligation de société, s’était-il senti envahi par un mépris amer pour l’atmosphère artificielle, énervante par sa mollesse, dans laquelle se mouvaient les hommes de cercle, les femmes délicieusement élégantes qu’il venait de quitter ! Qui eût soupçonné que lui, le Parisien sceptique, désillusionné, passionné par son indépendance, il éprouvait l’âpre nostalgie d’un vrai foyer très simple et très intime, tout parfumé de tendresse, semblable à celui qu’il avait vu, enfant, dans la maison paternelle et dont il gardait le souvenir infiniment cher…

Tout en songeant, il avait atteint l’extrémité de l’avenue des Champs-Élysées ; et, avant de l’abandonner, il s’arrêta un moment pour contempler le panorama parisien qui s’allongeait sous son regard.