Page:Ardel - Coeur de sceptique.pdf/56

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d’une hardiesse candide que l’iris, de teinte bleu sombre, semble emplir tout entiers.

Voyant que je n’écris plus, elle se détourne et, après avoir frotté la vitre avec un microscopique mouchoir, elle y appuie son visage et regarde attentivement fuir les pâturages trempés de rosée, les lointains changeants, les collines basses de l’horizon qui se dégagent de la brume… Le paysage est exquis à cette heure matinale ; le ciel semble pâle encore, d’une nuance indécise ; des lambeaux de nuage traînent nonchalamment sur les coteaux boisés, noirs de sapins, et des chalets qui révèlent l’approche du pays suisse se dressent, pareils à des maisons de poupées, au bord de ruisselets d’une adorable limpidité. Je ne vois que de profil ma petite inconnue, — pourquoi « petite » ?… elle est plutôt grande, au contraire…, — mais son œil