Page:Ardel - Coeur de sceptique.pdf/88

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pendantes, les pieds nus, une fillette regarde, avec un intérêt qui lui entr’ouvre les lèvres, le groupe formé à quelques pas d’elle par une jeune femme, en robe blanche, et trois gamins debout devant elle, l’attitude embarrassée. L’un d’eux tient attaché à une corde un chat, le plus maigre de tous les chats, le plus horrible produit, je veux l’espérer, de la race féline, d’une laideur fantastique, le poil rebroussé, l’air effaré et peureux. Je fais encore quelques pas, et je reconnais la forme élégante de miss Lilian, ses cheveux couleur de feuilles mortes, sa taille d’une invraisemblable souplesse.

J’approche encore et je la vois très bien maintenant : les sourcils se rapprochent de cette façon que je connais bien, la bouche est sévère et elle paraît absorbée dans la contemplation du chat maigre ; sa voix très