Page:Ardel - Coeur de sceptique.pdf/89

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vibrante arrive jusqu’à moi, impérative et fâchée.

— Donnez-moi ce chat… Je vous l’achète, puisque vous prétendez qu’il est à vous… Regardez dans quel état vous l’avez mis… Vous l’avez frappé. C’est affreux d’être ainsi cruels !

Miss Lilian parle avec la conviction qui lui est habituelle, et son indignation semble ahurir complètement les trois coupables qui demeurent tout gauches, et considèrent leur victime, aplatie sur le pavé chaud de soleil… La scène est amusante, et j’ai bonne envie de continuer à jouer le rôle de spectateur. Mais miss Lilian m’aperçoit et me prend à témoin qu’elle a le droit d’acheter le chat pour l’arracher à ses ennemis. J’entre aussitôt dans les intérêts de l’animal infortuné, je traite ses persécuteurs comme il convient,