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LE CHEMIN QUI DESCEND



I

Assise sur le rebord de la fenêtre large ouverte, le vent de mer soulevant les boucles courtes autour de son front, Claude, la tête un peu penchée, lisait la lettre dont l’enveloppe était tombée par terre, à ses pieds.

« Alors, enfant, c’est convenu, je t’attends jeudi, égoïstement contente que la fin de septembre ramène au gîte la voyageuse. Notre home est si calme ! Trop calme sans voix jeune, sans violon, sans livre abandonné jusque dans mon cabinet. Trop d’ordre, en vérité.

« Tu ris, petite fille ; et tu penses que six semaines de solitude ont transformé ta grande amie, à ce point qu’au docteur Elisabeth Ronal ne suffisent plus ses malades et les malheureux de toute sorte qu’elle est si heureuse, pourtant, de voir s’agripper à elle. C’est que ce docteur a pour vous, petite, un cœur de maman, vous le savez bien !

« C’est pourquoi, elle désire fort votre retour ; et se préoccupe de votre hiver. Une fille de dix-huit ans bien sonnés, ayant le droit et le devoir de com-