Page:Ardel - Le Chemin qui descend.pdf/332

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jadis, — comme elles ne l’avaient pas été depuis bien des mois…

Tout bas, Claude dit :

– Élisabeth, avec tout ce qu’il y a de meilleur en moi, je regrette le mal que je vous fais… Pour vous l’éviter, j’avais décidé que je vous cacherais la vérité… Mais j’éprouvais une telle horreur de vous mentir… de voler votre estime que… je ne peux pas regretter vos questions qui m’ont amenée à vous avouer… ce qui est… Je vous demande pardon, Élisabeth.

La jeune femme eut un geste d’infini détachement. Elle semblait épuisée.

– Oh ! moi !… qu’est-ce que cela fait ! C’est toi seule qui importes !… Va lire ces pages, ma petite… Après,tu décideras de toi-même.

Et d’un geste pareil à une bénédiction, sa main effleura le front de Claude…

Celle-ci prit l’enveloppe et sortit.



XXIV


La flamme de la lampe vacilla encore, prête à mourir. D’un mouvement machinal, Claude étendit le bras et l’éteignit.

Alors la lueur de l’aube flotta dans la chambre, errant sur la femme immobile, assise près de la table où la lampe avait brûlé ; sur les papiers qu’elle gardait sur ses genoux, sous ses mains serrées.